Face à la résurgence des campements en Île-de-France et la saturation des dispositifs d'hébergement, l’État, par la circulaire du 13 mars 2023, a déployé 10 SAS d’accueil temporaire sur le territoire national. Ce dispositif vise à faciliter l'accès à l'hébergement en région pour les personnes sans-abri, notamment en Île-de-France. Après plus d'un an de mise en place, l'Uriopss Île-de-France, souhaite exprimer son positionnement dans un document intitulé " SAS: sortons collectivement de l'impasse".
- Le contexte et les objectifs des sas
En réponse à la saturation des dispositifs d’hébergement, ces centres temporaires ont été mis en place pour offrir un accompagnement rapide aux personnes sans-abri, principalement en Île-de-France. La circulaire du 13 mars 2023 encadre le fonctionnement des SAS, précisant les conditions d’accueil, d’examen administratif, et d’orientation post-sas des personnes hébergées. Initialement, ces centres visent à offrir une alternative non coercitive aux personnes en situation de rue, en fonction de leur situation administrative.
- Au delà du diagnostic, les solutions existent
1. Meilleure coordination entre les acteurs franciliens et régionaux
L'absence d'une évaluation approfondie et d'un dialogue suffisant avant les départs vers les sas conduit à des retours en Île-de-France. Une meilleure concertation entre associations, pouvoirs publics, et personnes concernées est nécessaire pour garantir des départs mieux préparés et un accompagnement adapté.
2. Un dispositif réellement non coercitif
Malgré l’engagement initial d'un dispositif basé sur le volontariat, certaines personnes se voient contraintes de choisir entre perdre leur priorité ou accepter un transfert en région. Il est essentiel que les orientations restent sur une base volontaire, sans pénalisation pour ceux refusant ces propositions.
3. Maintien du dispositif en tant que complément et non substitution
La fermeture de 2 000 nuitées hôtelières en Île-de-France, couplée à l’ouverture de centres d’accueil temporaire, inquiète quant à la capacité de la région à répondre à la demande croissante. L'Uriopss appelle à l’ouverture de nouvelles places d’hébergement, tant en Île-de-France qu’en région, pour assurer une réelle efficacité de cette politique publique.
4. Renforcement des liens entre les acteurs franciliens et régionaux
L'accompagnement social ou médical des personnes orientées est souvent interrompu lors de leur transfert en région. Une coordination renforcée entre les associations franciliennes et régionales permettrait d'éviter ces ruptures et de faciliter l'insertion des personnes sur leur nouveau territoire d'accueil.
5. Développement de l’offre d’hébergement en région
Le déploiement des centres d’accueil temporaire n’a pas été accompagné d’une augmentation suffisante des capacités d’hébergement dans les régions concernées. L'Uriopss demande une extension de l'offre pour répondre à la pression croissante sur les dispositifs locaux.
